 
                    Agathe, Aide-Soignante à la Loupière depuis mars 2022, nous a quittés.
Et puis, bien sûr, son rire — ce rire qu’on reconnaissait entre mille, qu’on entendait résonner dans les couloirs de l’unité Agata. Ce rire plein de vie, de malice et de bonté, qui nous manque déjà tant.
On se souvient tous d’Agathe dans sa blouse violette, grande silhouette bienveillante, toujours en mouvement, toujours tournée vers les autres. Elle s’occupait des enfants avec un mélange rare de douceur et de fermeté, d’humour et de tendresse. Elle savait trouver les mots justes, les gestes simples qui réconfortent, les attentions qui comptent.
Mais Agathe, ce n’était pas seulement une aide-soignante dévouée. C’était une femme curieuse, passionnée, pleine de projets. Elle participait activement à l’atelier d’écriture, où elle avait entrepris de raconter sa propre histoire — une histoire riche, sincère et profondément humaine.
Elle parlait aussi de sa VAE d’éducatrice spécialisée : elle en avait les compétences, la posture, et surtout le cœur.
Agathe savait aussi rire d’elle-même et rire avec les autres.
Je garde un souvenir ému — et joyeux — de cette saynète sur la bientraitance, qu’elle avait acceptée de jouer avec sa collègue Mélissa et la jeune Leslie.
En découvrant le petit clip vidéo, j’en ai ri aux larmes. Tout y était : son humour, sa générosité, sa capacité à se prêter au jeu, et cette joie contagieuse qui lui ressemblait tant.
Agathe savait prendre soin — non seulement des enfants, mais aussi de ses collègues.
Certaines la considéraient un peu comme une maman, une figure rassurante et généreuse. Elle aimait partager : un plat qu’elle avait cuisiné, une tisane , ou un conseil plein de bon sens.
Derrière l’unité Agata, son potager était à son image : vivant, coloré, plein d’attention et d’amour.
Sa maladie est arrivée trop vite, trop fort. Ce qu’on pensait être une longue épreuve s’est transformé en course contre le temps. En dix mois, elle a affronté la maladie avec courage, pudeur et dignité, sans jamais se départir de ce sourire qui la caractérisait tant.
Aujourd’hui, c’est difficile de se dire qu’Agathe ne franchira plus la porte de l’unité, qu’on n’entendra plus son rire dans les couloirs. Mais quelque part, elle reste parmi nous : dans chaque éclat de rire qu’on partagera, dans chaque plat préparé avec amour, dans chaque mot qu’on écrira avec sincérité.
Agathe laisse derrière elle une trace indélébile — celle d’une femme vraie, généreuse, passionnée et profondément humaine.
Et si le silence a remplacé son rire, il résonne encore dans nos cœurs, avec tendresse et gratitude.
Merci, Agathe, pour tout ce que vous avez donné, pour tout ce que vous avez été.
 
                    